SAS (11/04)

CORNEILLE'S LE CID: LECTURE 3 (QUOTATIONS)

1. A KNIGHT ther was, and that a worthy man, That fro the tyme that he first bigan

To riden out, he loved chivalrie,

Trouthe and honour, fredom and curteisie. [fidelity] [generosity] [outward expression ofcourtesy]

FuI worthy was he in his lordes were, [war]

And therto hadde he riden, no man ferre, [further]

As wel in cristendom as in hethenesse, [heathen lands] And evere honoured for his worthynesse.

At Alisaundre he was whan it was wonne.

FuI ofte tyme he hadde the bord bigonne [he had sat at the head of the table]

Aboven aIle nacions in Pruce; [Prussia]

In Lettow hadde he reysed and in Ruce, [Russia]

No Crïsten man so ofte ofhis degree [ ... ] [christian]

At mortal batailles hadde he been fiftene,

And foughten for oure feith at Tramyssene

In lystes thries, and ay slayn his foo [ ... ] [3 times he had been in the lists and slain the foe]

And everemoore he hadde a sovereyn ~; [reputation]

And though that he were worthy, he was wys,

And ofhis RQ!1 as meeke as is a mayde. [bearing] He nevere yet no vileynye ne sayde [discourteous word] In al his lyf unto no maner wight.

He was a verray, parfit gentil knyght. [noble] [noble]

(Geoffrey Chaucer, Canterbury Tales: General Prologue, Il. 11-22; 28-30; 34-39) 2.DON GOMES: [ ... ] je ne puis du tout consentir à ma honte.

(Le Cid, Act II, sc. i, 1. 386)

3.DON ARIAS: Adieu donc, puisqu'en vainja tâche à vous résoudre

Avec tous vos lauriers, craignez encor le foudre.

(Le Cid, Act II, sc. i, Il. 389-390)

4.Avec Le Cid et le 'meurs ou tue' de Don Diègue, le noble découvre à nouveau, dans

l'affrontement de la mort inévitablement donnée ou reçue, sa vérité et sa justification. Meurs ou tue: commandement, au sens religieux. Pour un Maître, il n'y a pas d'alternative possible; seul l'Esclave, par crainte de mourir, préfère la vie à la

reconnaissance [ ... ] L'humiliation du noble vieilli et dégradé en Esclave, qui ouvre Le Cid, correspond symboliquement, sur le plan de la tragédie, à la condition avilie de la noblesse, sur laquelle se ferment les comédies. Le sursaut salvateur de Rodrigue ne manifeste donc pas simplement un courage quelconque, mais un courage de classe, qui revient à ses origines. Loin d'être ce bond en avant juvénile, que l'on nous décrit d'ordinaire, le geste de Rodrigue, est, en fait, retour en arrière, au double sens humain et historique (Serge Dubrovsky, Corneille et la dialectique du héros (Paris, Gallimard, 1963), p. 95).

5.Loin d'être ce bond en avant juvénile, que l'on nous décrit d'ordinaire, le geste de Rodrigue, est, en fait, retour en arrière, au double sens humain et historique. Ce n'est pas une coïncidence que Corneille situe sa première grande action au cœur des âges féodaux et que, pour trouver et dégager dans toute sa pureté l'existence aristocratique exemplaire, il ressuscite le mythe médiéval [ ... ] La dureté 'féodale' des sentiments et des attitudes, que l'on a fort bien notée, n'est donc en rien un hasard; elle est moralement et politiquement nécessaire, dès l'instant où c'est la 'lutte à mort des consciences' et le baptême du sang qui refont de l'honnête homme un héros (Serge Dubrovsky, Corneille et la dialectique du héros (Paris, Gallimard, 1963), pp. 95-96) 6.Le soufflet du Comte à don Diègue confirme rapidement que l'espace de la tragédie est d'abord celui de l'aristocratie. Rodrigue est soumis à la logique du sang; 'meurs ou tue' (v. 275). La loi du sang était jusu'à présent créatrice d'un système de valeurs. Elle devient le principe d'une extermination [ ... ] La vengeance est aussi tragique que négative. Tragique car elle soumet la volonté à l'extériorité. Négative car elle tourne l'action du héros vers la destruction de l'autre, alors que l'héroïsme doit être [ ... ] un mouvement de conversion des autres [ ... ] Le héros accède à l'héroïsme par la conversion de son rival ou de son ennemi, non pas par son assassinat: Rodrigue le prouvera en épargnant don Sanche comme il avait épargné les rois de Mores (Michel Prigent, Le Héros et l'Etat dans la tragédie de Pierre Corneille (Paris, PUF, 1986),

pp. 36-37).

7. En matière de crime d'Etat, il faut fermer la porte à la pitié, mépriser les plaintes des personnes intéressées et les discours d'une population ignorante, qui blâme quelquefois ce qui est le plus utile et souvent tout à fait nécessaire (Richelieu, Testament politique, ch. 5).

8. On estime quelquefois qu'il est de la bonté des Rois de tolérer des choses qui semblent de peu d'importance dans leurs commencements, et moi je dis qu'ils ne sauraient être trop soigneux de découvrir et d'étouffer les moindres intrigues de leur Cabinet et de leur Cour en leur naissance et de les éteindre (Richelieu, Testament

politique, ch. 8).

9.En matière d'Etat, il faut tirer profit de toutes choses; ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé (Richelieu, Testament politique, ch. 6).

10.DON ARIAS: Quoi qu'on fasse d'illustre et de considérable,

Jamais à son sujet un roi n'est redevable.

Vous vous flattez beaucoup, et vous devez savoir Que qui sert bien son roi ne fait que son devoir. (Le Cid, Act II, sc. i, 11. 369-372)

Il.DON FERNAND: J'excuse ta chaleur à venger ton offense; Et l'Etat défendu me parle en ta défense:

Crois que dorénavant Chimène a beau parler, Je ne l'écoute plus que pour la consoler.

(Le Cid, Act IV, sc. üi, 11. 1253-1256)

12. CHIMENE:Si Rodrigue à l'Etat devient si nécessaire,

De ce qu'il fait pour vois dois-je être le salaire, Et me livrer moi-même au reproche éternel D'avoir trempé mes mains dans le sang paternel? (Le Cid, Act V, sc. vii, 11. 1809-1812)

13.DON FERNAND: [ ... ] quoique sa valeur t'ait conquise aujourd'hui, Il faudrait que je fusse ennemi de ta gloire,

Pour lui donner sitôt le prix de sa victoire.

Cet hymen différé ne rompt point une loi

Qui sans marquer de temps lui destine ta foi.

Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.

(Le Cid, Act V, sc. vii, 11. 1816-1821)

14.RODRIGUE: Ne diffère donc plus ce que l'honneur t'ordonne:

Il demande ma tête, et je te l'abandonne; Fais-en un sacrifice à ce noble intérêt:

Le coup m'en sera doux, aussi bien que l'arrêt. (Le Cid, Act III, sc. iv, 11. 933-936)

15.By nature father is ruler over sons, ancestors over descendants, and kings over subjects. AlI these are friendships of superiority; that is why parents are also honoured. And what is just in these friendships is not the same in each case, but corresponds to worth; for so does the friendship (Aristotle, Nicomachean Ethics, VIII. 11).